A notre grande satisfaction, l’amendement a été adopté. Je vous prie de trouver l’entièreté de mon intervention :
Gwenaëlle Grovonius (PS): Je salue l’initiative de M.Miller dont le texte a permis d’aborder la question de la restitution des biens africains acquis durant la période coloniale.
La résolution aborde la nécessité d’un cadre juridique international réglant la restitution du patrimoine culturel entre États, la nécessité d’inventorier et d’analyser les objets culturels, de l’art et des restes humains présents dans les musées belges, et enfin le besoin d’un dialogue avec les États d’origine des pièces pour en assurer la valorisation conjointe.
Depuis la réouverture du Musée royal de Tervuren, la colonialité de nos institutions fait débat dans nos parlements, au sein de la société civile et dans nos médias. Entre 90 et 95% des biens culturels d’Afrique se trouveraient hors de ce continent. Nous devons nous interroger sur cette problématique aux niveaux politique, diplomatique et scientifique.
Si, selon le directeur du Musée de Tervuren, aucun pays africain ne lui a demandé de restitution à ce stade, il faut que la Belgique se saisisse de cette problématique. M. Gryseels plaide pour la création d’un groupe de travail chargé d’examiner la question avec des experts et d’en élaborer le cadre juridique.
Mon groupe a déposé un amendement en ce sens. Nous proposons aussi une conférence internationale sur ces questions. Le groupe de travail devrait faire le point sur les conditions d’acquisition des collections, sur leur conservation et leur restitution. Les conclusions en seraient présentées à notre assemblée.
Il est essentiel que le gouvernement mette sur pied ce groupe de travail et organise cette conférence.
La complexité des demandes de restitution nécessite d’inventer de nouvelles règles veillant à une répartition plus juste des ressources culturelles.
Il reste du chemin à parcourir pour contextualiser notre passé avec un regard scientifique. On ne peut pas gommer notre passé mais nous devons l’utiliser pour en sortir grandis. Il s’agit d’amplifier cette prise de conscience. La dynamique est là. L’histoire coloniale de notre pays a été marquée par des violences auxquelles il faut faire face pour construire un avenir meilleur.
Nous devons reconnaître les nombreuses souffrances humaines et poser les actes qui s’imposent. Le débat porte finalement sur l’ensemble de notre passé colonial, comme l’a illustré le travail que nous avons réalisé sur la reconnaissance de la ségrégation subie par les métis issus de la colonisation belge.
De même, je serai très fière de soutenir ce texte, en espérant que mon amendement pourra l’enrichir.
Enfin, notre résolution votée le 29mars 2018 prévoyait que le gouvernement prononce une déclaration solennelle concernant les enfants métis. J’espère qu’avant la fin de cette législature, comme promis par le premier ministre, celui-ci honorera ses engagements.
Le président: Cette déclaration aura normalement lieu le 28 mars 2019.