Une prise de pouvoir par l’armée est toujours un drame pour la démocratie. Heureusement, dans ce cas, ce putsch s’est effectué sans effusion de sang. La situation sur place est restée calme et il n’y a eu aucun signe de violence ni militaire, ni civile. Le président Kaboré a quant à lui été maintenu dans sa résidence sous surveillance.
Ces signaux tranchent avec la violence avec laquelle s’effectuent souvent les prises de pouvoir par les militaires et semblent confirmer que le changement de régime pourrait bien n’être que temporaire et viser uniquement le rétablissement de l’ordre sécuritaire.
Le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba a affirmé qu’il se donnait un délai de 30 mois pour rétablir l’ordre constitutionnel et démocratique, 30 mois durant lesquels il veut se focaliser sur la lutte contre le terrorisme. Il est vrai que le Burkina subit depuis de nombreuses années une montée du terrorisme, qu’aucun président n’est parvenu à endiguer. Les militaires critiquaient depuis de nombreux mois la gestion de la crise par le président Kaboré.
J’ai eu la chance de rencontrer des jeunes socialistes burkinabés lors d’une mission en 2017. Je me sens donc particulièrement concernée par l’évolution de la situation sur place, à laquelle je reste particulièrement attentive.
J’ai donc interpellé Pierre-Yves Jeholet en Fédération Wallonie-Bruxelles, à ce sujet.
J’ai tenu à rappeler nos liens culturels forts avec ce pays francophone, l’importance de notre coopération au développement avec ce pays et la société civile burkinabée ainsi que nos liens économiques et diplomatiques. Autant de raisons d’œuvrer, autant que possible, au rétablissement de la démocratie et du dialogue.
Pour l’intégralité des échanges (pp. 27 à 29).